Question de point de vue et de regard
Depuis ses origines, la photographie aérienne, plus encore que la photographie elle-même, est profondément marquée par une visée réaliste : découvrir Paris depuis un ballon, comme Nadar, photographier San Francisco ou la ferme de Labruguiere, comme Arthur Battut…
Quel que soit le moyen utilisé pour envoyer le photographe en l’air, avec ou sans sa camera…c’est toujours l’originalité du point de vue qui permet de montrer un aspect méconnu du monde.
Mais Yann Arthus Bertrand, ou Alex MacLean ne fondent pas leur renommée sur le point de vue aérien seul. Ils y mettent quelque chose en plus…qui est le propre du photographe.
En effet, dés lors que le photographe maîtrise l’aérologie et le cerf-volant, il peut s’inspirer de ces leçons de photographie, et produire des photos dont le caractère remarquable ne sera pas lié uniquement au « vu d’en haut », mais aussi à la composition, au graphisme, aux couleurs etc..
C’est pourquoi, à travers le monde, quelques passionnés, souvent jeunes, persistent à réaliser et à publier des photos réalisées avec ce moyen, et ils rencontrent un succès appréciable.
Le cerf-volant, comme les drones, permet en effet d’exploiter une altitude inférieure au plancher auquel les avions peuvent voler légalement (150 m ou 450 pieds). Mais, contrairement aux drones, les cerfs-volants sont mieux perçus et accueillis, font toujours rêver et attirent la sympathie du public.
Aussi, malgré les limitations intrinsèques (aléa éolien, difficulté de stabilisation, difficulté d’envol dans certains lieux) de nombreux photographes aiment à l’utiliser, soit pour photographier des lieux familiers près de chez eux, soit l’emportent en voyage et en ramènent des clichés originaux.
Ainsi, alors que le littoral constitue sans conteste le sujet le plus photographié, à cause de la présence quasi certaine du vent, d’autres lieux, comme les villes, sont quasiment désertés. Cependant, certains pilotes très expérimentés se spécialisent dans la photographie des sites urbains, et certains vont même jusqu’à pousser la difficulté à chercher des clichés de sites urbains en nocturne.